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Une Seule Santé

Lancement du Projet « Zones Humides pour la Paix et la Santé des Populations » dans la Plaine de la Rusizi

Introduction

La plaine de la Rusizi, abritant le Parc National de la Rusizi, représente un écosystème vital pour la biodiversité et les populations riveraines. Malgré son importance, cette aire protégée fait face à des défis croissants : réduction de sa superficie, pressions agricoles, et fragilité des mécanismes de gouvernance locale. Dans ce contexte, l’Association Burundaise pour la Protection de l’Environnement et du Bien-Être de l’Humanité (APEBH) lance officiellement ses activités terrain du projet « Wetlands for Peace and People’s Health », en collaboration avec l’organisation congolaise MKAAJI MPYAA. Ce projet transfrontalier vise à concilier conservation des zones humides, santé des populations et le renforcement de la Paix.

Le Parc National de la Rusizi : Un Patrimoine sous Menace

Créé en 1980 comme Réserve Naturelle (13 000 ha), le parc a subi des réductions successives, passant à 5 280 ha en 2000 pour favoriser l’agriculture et l’élevage. Aujourd’hui, plus de 350 hectares de l’aire protégée sont illégalement cultivés, notamment dans les villages de Kagaragara (50 ha en zone intégrale du parc) et Gasho, où bananeraies et riziculture empiètent sur les limites du parc. Ces activités, bien que vitales pour les communautés locales, menacent la biodiversité et la résilience des zones humides.

Le projet « Wetlands for Peace and People’s Health » s’articule autour de quatre axes clés :

1. Restaurer les zones humides dégradées en limitant l’empiètement agricole et en promouvant des pratiques durables.

2. Renforcer les mécanismes de gouvernance locale, en revitalisant les comités de gestion riverains (actuellement peu opérationnels) et en évaluant l’état des contrats de collaboration existants avec les associations locales.

3. Soutenir les alternatives économiques pour les populations, en collaboration avec les associations signataires (Dukingire ibidukikije, Tugiriranire imbabazi, etc.).

4. Lancer un réseau d’éducation environnementale, comblant un vide critique dans la région.

5. Renforcer la santé des communautés locales

Collaboration Transfrontalière et Implication des Communautés

En partenariat avec MKAAJI MPYAA (RDC), ce projet mise sur une approche transfrontalière pour protéger les écosystèmes partagés de la Rusizi. Les comités locaux, bien que fragilisés par la fin prématurée des projets précédents, seront revitalisés : • 10 représentants communaux (issus des collines riveraines) seront impliqués dans la prise de décision. • Les contrats avec les associations (pêcheurs, récolteurs de phragmites, etc.) seront réexaminés pour renforcer leur impact. • Des dialogues inclusifs seront organisés avec les villages de Kagaragara et Gasho pour trouver des solutions équitables.

Éducation Environnementale : Une Priorité Negligée Devenue Priorité

Aucun réseau structuré d’éducation environnementale n’existe actuellement autour du parc. Le projet intégrera : • Des ateliers réguliers animés par des experts et des "amateurs d’oiseaux" locaux. • Des programmes scolaires et communautaires sur les enjeux des zones humides. • Des journées de sensibilisation, comme les activités de ramassage de bois mort par les femmes de Dukingire ibidukikije. Vers une Coexistence Pacifique et Durable La position géographique stratégique de la Rusizi, entre le Burundi et la RDC, en fait un laboratoire de paix environnementale. En associant conservation, santé publique (via la gestion des ressources en eau) et renforcement des droits d’usage communautaires, l’APEBH et ses partenaires entendent montrer que la protection de la nature peut rimer avec justice sociale.